Le développement de l’enfant et des ses compétences cognitives, affectives et sociales a été surtout étudié dans le cadre des familles biologiques, intactes, héthéroparentales, de status socio-professionnel moyen, monoculturelles, monoethniques et de religion judéo-chrétienne. L’intérêt pour d’autres contextes de développement non-traditionnels et différents par composition (familles monoparentales et recomposées), culture (familles interethniques, immigrés) et par orientation sexuelle (familles homoparentales) est relativement récent. Parmi ces nouvelles familles, celles homoparentales représentent un nouveau contexte de développement encore peu étudié. La question centrale qui a traversé nombreux études et recherches dans ce secteur est la suivante: peut un enfant se développer adéquatement dans une famille avec des parents de même sexe? Les évidences empiriques et rigoureuses provenant d’une importante quantités d’études montrent, jusqu’à présent, que l’orientation sexuelle des parents ne préjuge pas la qualité du développement de l’enfant (Goldberg, 2009). La bonne ou la mauvaise adaptation de l’enfant, comme dans toute famille, semblerait à corréler plutôt à la qualité des processus familiaux comme par exemple l’attachement, les alliances familiales, la coparentalité et la gestion des évènements stressants internes et/ou externes à la famille. Dans l’étude de la parentalité et en particulier de l’homoparentalité, on sent la nécessité de pouvoir faire référence aux théories du développement des interactions et relations familiales dans leur devenir, à partir du passage du couple parental à la triade familiale et, longitudinalement, pendant l’évolution de l’enfant à partir de la naissance. Il s’agit de mettre en évidence les processus évolutifs de la famille “précoce”, c’est à dire la construction des interactions familiales dans le cours de la transition à la parentalité et dans les premières années de vie des enfants. L’attention à la famille précoce implique non seulement un changement de perspective théorique, mais aussi un choix précis de méthode: la recherche sur les relations familiales s’est souvent focalisée sur des observations et/ou des compte-rendu cliniques, sur la méthode narrative dans une perspective reconstructive, typique justement de l’étude des processus cliniques parmi les systèmes dysfonctionnels. Diversement, l’attention aux processus évolutifs qui constituent la structuration des interactions familiales nécessite de l’acquisition de méthodes observationnelles standardisées et de dessins de recherche longitudinaux qui, d’un côté permettent justement l’étude des dynamiques et des processus évolutifs et, de l’autre, puissent être utilisés et appliqués à des populations différentes de familles et en différents phases du développement des systèmes familiaux en eux-mêmes. En réponse à ces préoccupations d’ordre théorique et méthodologique, une féconde ligne d’études et de recherches a focalisé les processus émotionnelles et interactionnelles de la triade mère-père-enfant et leur impact sur le bien-être global de la famille et de ses membres (Fivaz-Depeursinge, Corboz-Warnery, 1999). De particulier intérêt est le concept d’alliance coparente comme dégrée de coordination atteint par les parents face aux tâches de développements qui sont spécifiques à la phase du cycle de vie qu’ils traversent. En particulier la participation, l’organisation, la focalisation et le contact affectif semblent être des dimensions importantes pour observer l’alliance tant au niveau parental que familiale Parmi les recherches menées jusqu’à présent aucune a pris en analyse les alliances coparentes et familiales avec l’objectif de comprendre quelles seraient les similarités et/ou différences avec les autres structures familiales (Farr, Patterson, 2011). Dans le cadre de ce chapitre nous voudrions proposer une synthèse des études menés dans le domaine de la parentalité lesbienne en particulier de la coparentalité. Ensuite nous voudrions présenter les résultats d’une recherché pilote menée auprès de 10 familles homoparentales lesbiennes afin d’ouvrir des pistes de réflexions et aussi générer des nouvelles hypothèses dans le domaine des compétences triadiques et interactionnelles des familles lesboparentales.

Les alliances coparentales dans les familles lesboparentales

SIMONELLI, ALESSANDRA;Miscioscia M.
2013

Abstract

Le développement de l’enfant et des ses compétences cognitives, affectives et sociales a été surtout étudié dans le cadre des familles biologiques, intactes, héthéroparentales, de status socio-professionnel moyen, monoculturelles, monoethniques et de religion judéo-chrétienne. L’intérêt pour d’autres contextes de développement non-traditionnels et différents par composition (familles monoparentales et recomposées), culture (familles interethniques, immigrés) et par orientation sexuelle (familles homoparentales) est relativement récent. Parmi ces nouvelles familles, celles homoparentales représentent un nouveau contexte de développement encore peu étudié. La question centrale qui a traversé nombreux études et recherches dans ce secteur est la suivante: peut un enfant se développer adéquatement dans une famille avec des parents de même sexe? Les évidences empiriques et rigoureuses provenant d’une importante quantités d’études montrent, jusqu’à présent, que l’orientation sexuelle des parents ne préjuge pas la qualité du développement de l’enfant (Goldberg, 2009). La bonne ou la mauvaise adaptation de l’enfant, comme dans toute famille, semblerait à corréler plutôt à la qualité des processus familiaux comme par exemple l’attachement, les alliances familiales, la coparentalité et la gestion des évènements stressants internes et/ou externes à la famille. Dans l’étude de la parentalité et en particulier de l’homoparentalité, on sent la nécessité de pouvoir faire référence aux théories du développement des interactions et relations familiales dans leur devenir, à partir du passage du couple parental à la triade familiale et, longitudinalement, pendant l’évolution de l’enfant à partir de la naissance. Il s’agit de mettre en évidence les processus évolutifs de la famille “précoce”, c’est à dire la construction des interactions familiales dans le cours de la transition à la parentalité et dans les premières années de vie des enfants. L’attention à la famille précoce implique non seulement un changement de perspective théorique, mais aussi un choix précis de méthode: la recherche sur les relations familiales s’est souvent focalisée sur des observations et/ou des compte-rendu cliniques, sur la méthode narrative dans une perspective reconstructive, typique justement de l’étude des processus cliniques parmi les systèmes dysfonctionnels. Diversement, l’attention aux processus évolutifs qui constituent la structuration des interactions familiales nécessite de l’acquisition de méthodes observationnelles standardisées et de dessins de recherche longitudinaux qui, d’un côté permettent justement l’étude des dynamiques et des processus évolutifs et, de l’autre, puissent être utilisés et appliqués à des populations différentes de familles et en différents phases du développement des systèmes familiaux en eux-mêmes. En réponse à ces préoccupations d’ordre théorique et méthodologique, une féconde ligne d’études et de recherches a focalisé les processus émotionnelles et interactionnelles de la triade mère-père-enfant et leur impact sur le bien-être global de la famille et de ses membres (Fivaz-Depeursinge, Corboz-Warnery, 1999). De particulier intérêt est le concept d’alliance coparente comme dégrée de coordination atteint par les parents face aux tâches de développements qui sont spécifiques à la phase du cycle de vie qu’ils traversent. En particulier la participation, l’organisation, la focalisation et le contact affectif semblent être des dimensions importantes pour observer l’alliance tant au niveau parental que familiale Parmi les recherches menées jusqu’à présent aucune a pris en analyse les alliances coparentes et familiales avec l’objectif de comprendre quelles seraient les similarités et/ou différences avec les autres structures familiales (Farr, Patterson, 2011). Dans le cadre de ce chapitre nous voudrions proposer une synthèse des études menés dans le domaine de la parentalité lesbienne en particulier de la coparentalité. Ensuite nous voudrions présenter les résultats d’une recherché pilote menée auprès de 10 familles homoparentales lesbiennes afin d’ouvrir des pistes de réflexions et aussi générer des nouvelles hypothèses dans le domaine des compétences triadiques et interactionnelles des familles lesboparentales.
2013
Naitre et grandir au sein de la triade. Le développement de l'alliance familiale
9782804176006
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