Le présent numéro spécial de "Histoire, Economie et Société" s'interroge sur la possibilité que l'histoire de la coopération aéronautique en Europe puisse effectivement livrer de nouvelles clés d'interprétation profitables à l'histoire du processus de construction européenne sans se coincer dans une lecture exclusivement institutionnelle. Mais tout en tenant compte de ces démarches et de ses « premiers rôles ». Pourrions-nous suggérer d'autres niveaux de lecture, à partir de notre sujet considéré comme un paradigme ? Cet objectif peut être atteint par une approche transnationale telle que nous la préco¬nisons en exploitant dans ce numéro spécial des sources d'archives en provenance des différents pays engagés à différent titre dans la coopération aéronautique. Non seulement des sources diplomatiques ou publiques - les ministères concernés - mais également pri¬vées : papiers d'entreprises, personnels, interviews... tout comme les sources provenant d'organismes internationaux et des institutions communautaires qui en viennent à débattre de la production coordonnée des avions et ses différentes retombées. Dans ce but, nous avons choisi de faire appel à des chercheurs ayant travaillé les archives de leurs pays et, par un travail d'équipe, de leur faire échanger des points de vue issus de leurs recherche : doctorats en cours, thèses discutées, livres en préparation ou déjà sortis, articles et chapitres de livre publiés... Le tout a été mis en place sur la base d'un réseau « informel » dont les mailles sont venues se souder dans les dernières années, tout au long de nos différentes rencontres et participations à des séminaires d'études, des colloques internationaux et des programmes de recherche commune. Ces événements ont donné l'opportunité aux auteurs des articles pour ce numéro de croiser le fer autour de leurs hypothèses et de jouir de l'expertise de bien d'autres collègues intéressés aux ouvertures et aux retombées de ce domaine de recherche. Les noms de certains sillonnent d'ailleurs les notes de nos contributions respectives. Qu'ils soient ici remerciés. C'est ainsi qu'à la suite d'échanges de brouillons de recherche et de papiers plus ou moins structurés, soumis à un débat croisé, une séance de travail put avoir lieu à Paris en juin 2009, à la Maison de la recherche de l'université de Paris IV, sous la présidence d'honneur du professeur Éric Bussière. À cette occasion, le thème central, supposé guider chacun de nous, portait sur les acteurs des coopérations aéronautiques européennes et leurs modes d'interaction autour des projets, des réalisations voire des échecs patents. À partir de là, les contributions ont mis ou remis en évidence des points de repère : le rôle clé des hautes instances de l'État ; la coordination des différents acteurs nationaux engagés ; le poids des attentes des premiers utilisateurs de ces produits, par exemple les militaires ; les pierres d'achoppement constituées par la primauté des objectifs nationaux dans le chef de certains acteurs ; le caractère déterminant du marché, et donc de l'exportation de ces appareils ; et enfin, les besoins - et des contraintes surgissant - la stratégie mise en place pour atteindre les objectifs. D'autres éléments forts sont apparus que nous croyons exploitables non seulement dans le cadre du débat sur les réussites et les échecs de la coopération aéronautique militaire et civile en Europe mais aussi celui sur les voies de la coproduction des armements et sans doute dans la question plus générale des relations technologiques intra-européennes. Il apparaît en fait que, abordée sur une période longue, tout en ayant à l'esprit les développements actuels qui ne sont pas issus tels quels des bouleversements de l'après-guerre froide, l'étude de la coopération aéronautique européenne donne une opportunité de suggérer des clés d'interprétation du processus de construction européenne.

L'Europe des coopérations aéronautiques

BURIGANA, DAVID;
2010

Abstract

Le présent numéro spécial de "Histoire, Economie et Société" s'interroge sur la possibilité que l'histoire de la coopération aéronautique en Europe puisse effectivement livrer de nouvelles clés d'interprétation profitables à l'histoire du processus de construction européenne sans se coincer dans une lecture exclusivement institutionnelle. Mais tout en tenant compte de ces démarches et de ses « premiers rôles ». Pourrions-nous suggérer d'autres niveaux de lecture, à partir de notre sujet considéré comme un paradigme ? Cet objectif peut être atteint par une approche transnationale telle que nous la préco¬nisons en exploitant dans ce numéro spécial des sources d'archives en provenance des différents pays engagés à différent titre dans la coopération aéronautique. Non seulement des sources diplomatiques ou publiques - les ministères concernés - mais également pri¬vées : papiers d'entreprises, personnels, interviews... tout comme les sources provenant d'organismes internationaux et des institutions communautaires qui en viennent à débattre de la production coordonnée des avions et ses différentes retombées. Dans ce but, nous avons choisi de faire appel à des chercheurs ayant travaillé les archives de leurs pays et, par un travail d'équipe, de leur faire échanger des points de vue issus de leurs recherche : doctorats en cours, thèses discutées, livres en préparation ou déjà sortis, articles et chapitres de livre publiés... Le tout a été mis en place sur la base d'un réseau « informel » dont les mailles sont venues se souder dans les dernières années, tout au long de nos différentes rencontres et participations à des séminaires d'études, des colloques internationaux et des programmes de recherche commune. Ces événements ont donné l'opportunité aux auteurs des articles pour ce numéro de croiser le fer autour de leurs hypothèses et de jouir de l'expertise de bien d'autres collègues intéressés aux ouvertures et aux retombées de ce domaine de recherche. Les noms de certains sillonnent d'ailleurs les notes de nos contributions respectives. Qu'ils soient ici remerciés. C'est ainsi qu'à la suite d'échanges de brouillons de recherche et de papiers plus ou moins structurés, soumis à un débat croisé, une séance de travail put avoir lieu à Paris en juin 2009, à la Maison de la recherche de l'université de Paris IV, sous la présidence d'honneur du professeur Éric Bussière. À cette occasion, le thème central, supposé guider chacun de nous, portait sur les acteurs des coopérations aéronautiques européennes et leurs modes d'interaction autour des projets, des réalisations voire des échecs patents. À partir de là, les contributions ont mis ou remis en évidence des points de repère : le rôle clé des hautes instances de l'État ; la coordination des différents acteurs nationaux engagés ; le poids des attentes des premiers utilisateurs de ces produits, par exemple les militaires ; les pierres d'achoppement constituées par la primauté des objectifs nationaux dans le chef de certains acteurs ; le caractère déterminant du marché, et donc de l'exportation de ces appareils ; et enfin, les besoins - et des contraintes surgissant - la stratégie mise en place pour atteindre les objectifs. D'autres éléments forts sont apparus que nous croyons exploitables non seulement dans le cadre du débat sur les réussites et les échecs de la coopération aéronautique militaire et civile en Europe mais aussi celui sur les voies de la coproduction des armements et sans doute dans la question plus générale des relations technologiques intra-européennes. Il apparaît en fait que, abordée sur une période longue, tout en ayant à l'esprit les développements actuels qui ne sont pas issus tels quels des bouleversements de l'après-guerre froide, l'étude de la coopération aéronautique européenne donne une opportunité de suggérer des clés d'interprétation du processus de construction européenne.
2010
9782200926373
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