Bien que la crise du marché pétrolier fût évident dès le début des années ’70, les tentatives de mettre en place une politique énergétique communautaire étaient restées à portée limitée. Pour expliquer ce résultat, habituellement on souligne la profonde différence existant parmi les membres de la Communauté en termes d’orientations de fond de leurs politiques énergétiques. En particulier, une profonde ligne de fracture divisait ceux qui, comme les Français, songeaient à réglementer le marché en vue d’en assurer la stabilité, et ceux qui, en première ligne les Néerlandais, préféraient confier leur approvisionnement au jeu de la concurrence. Malgré ces différends, l’évidence de l’approche d’une crise majeure et la donnée structurelle d’une forte dépendance énergétique de l’extérieur qui caractérisait presque tous les pays communautaires conduisit la plupart des pays européens à définir des lignes de politique énergétique qui, bien que conçues indépendamment l’une de l’autre et réalisées en dehors du cadre communautaire, partageaient quand même l’objectif de l’affranchissement d’une situation qu’on estimait dangereuse. En général, étant donné l’objectif ultime d’un approvisionnement sûr et à bon prix, on avait identifiés un ensemble d’actions qui visaient : 1. La diversification du point de vue géographique des sources d’approvisionnement, pour réduire la dépendance vis-à-vis des zones moins “sûres” politiquement. 2. L’émancipation de la dépendance des grandes compagnies étrangères, grâce au renforcement ou à la création de compagnies nationales. 3. Enfin, l’approfondissement de la coopération économique avec les pays producteurs sur la base de l’échange entre l’aide en vue de la modernisation et un approvisionnement d’hydrocarbures sûr et à prix constants. Comment ces objectifs ont été traduits en termes de coopération technologique ? Il nous semble que la crise entraîna une double réponse : d’un côté la collaboration pour la mise en valeur des gisements de la Mer du Nord ; de l’autre côté, l’utilisation de la technologie comme atout à jouer dans les rapports avec les pays producteurs.

L'Europe occidentale et la première crise pétrolière: s'assurer l'énergie par la coopération technologique

PETRINI, FRANCESCO
2010

Abstract

Bien que la crise du marché pétrolier fût évident dès le début des années ’70, les tentatives de mettre en place une politique énergétique communautaire étaient restées à portée limitée. Pour expliquer ce résultat, habituellement on souligne la profonde différence existant parmi les membres de la Communauté en termes d’orientations de fond de leurs politiques énergétiques. En particulier, une profonde ligne de fracture divisait ceux qui, comme les Français, songeaient à réglementer le marché en vue d’en assurer la stabilité, et ceux qui, en première ligne les Néerlandais, préféraient confier leur approvisionnement au jeu de la concurrence. Malgré ces différends, l’évidence de l’approche d’une crise majeure et la donnée structurelle d’une forte dépendance énergétique de l’extérieur qui caractérisait presque tous les pays communautaires conduisit la plupart des pays européens à définir des lignes de politique énergétique qui, bien que conçues indépendamment l’une de l’autre et réalisées en dehors du cadre communautaire, partageaient quand même l’objectif de l’affranchissement d’une situation qu’on estimait dangereuse. En général, étant donné l’objectif ultime d’un approvisionnement sûr et à bon prix, on avait identifiés un ensemble d’actions qui visaient : 1. La diversification du point de vue géographique des sources d’approvisionnement, pour réduire la dépendance vis-à-vis des zones moins “sûres” politiquement. 2. L’émancipation de la dépendance des grandes compagnies étrangères, grâce au renforcement ou à la création de compagnies nationales. 3. Enfin, l’approfondissement de la coopération économique avec les pays producteurs sur la base de l’échange entre l’aide en vue de la modernisation et un approvisionnement d’hydrocarbures sûr et à prix constants. Comment ces objectifs ont été traduits en termes de coopération technologique ? Il nous semble que la crise entraîna une double réponse : d’un côté la collaboration pour la mise en valeur des gisements de la Mer du Nord ; de l’autre côté, l’utilisation de la technologie comme atout à jouer dans les rapports avec les pays producteurs.
2010
Trends in Technological Innovation and the European Construction: the Emerging of Enduring Dynamics?
9783035260137
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