"Mais l'Éden est perdu, perdu à jamais". Représentations du Paradis Terrestre dans l'œuvre d'Elsa Morante

Dans cet article, nous proposons une lecture de l’oeuvre d’Elsa Morante à travers les multiples représentations de l’épisode du jardin d’Éden qui figurent dans ses romans : le récit biblique semble, en effet, traverser toute sa production littéraire, depuis Mensonge et sortilège jusqu’à Aracoeli, en passant par L’île d’Arturo et La Storia. Tout au long de son parcours artistique, Elsa Morante propose avec insistance l’allégorie d’une humanité prisonnière des entraves de l’espace et du temps et condamnée à la quête – ou à la nostalgie – d’un Paradis Terrestre désormais inaccessible : un Éden dont l’homme est banni dès lors que la connaissance et la conscience l’obligent à quitter à jamais le territoire du mythe pour faire face à l’histoire.