L’article retrace les différentes phases de la mémoire publique de la Résistance en Italie, depuis son élaboration et son affirmation en tant que mémoire hégémonique de légitimation de la nouvelle République démocratique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à la crise du paradigme antifasciste des années 1980. Il se concentre ensuite sur le remaniement radical des structures de la mémoire publique qui est entraîné par l’effondrement de la « Première République » au début des années 1990, alors qu’une droite composite (Ligue du Nord, Forza Italia, Mouvement social italien-Alliance nationale) arrive au pouvoir sous l’égide de Silvio Berlusconi. La légitimation de ce nouvel ordre politique passe par une « guerre de la mémoire » qui remet en cause la Résistance et l’antifascisme au nom d’une mémoire réconciliée, fondée sur le néopatriotisme et l’antitotalitarisme. L’article examine en dernier lieu les réactions du milieu politico-culturel antifasciste, de la mobilisation antagoniste au dialogue, et au compromis avec la droite au nom d’une mémoire commune. Une attention particulière est accordée au rôle joué par les présidents de la République (Carlo Azeglio Ciampi, Giorgio Napolitano, Sergio Mattarella) et à la signification du nouveau calendrier civil, inauguré par l’introduction de la Journée du souvenir de la Shoah en 2000.
Mémoire de la Résistance et changements du discours public italien sur la Seconde Guerre mondiale
focardi filippo
2025
Abstract
L’article retrace les différentes phases de la mémoire publique de la Résistance en Italie, depuis son élaboration et son affirmation en tant que mémoire hégémonique de légitimation de la nouvelle République démocratique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à la crise du paradigme antifasciste des années 1980. Il se concentre ensuite sur le remaniement radical des structures de la mémoire publique qui est entraîné par l’effondrement de la « Première République » au début des années 1990, alors qu’une droite composite (Ligue du Nord, Forza Italia, Mouvement social italien-Alliance nationale) arrive au pouvoir sous l’égide de Silvio Berlusconi. La légitimation de ce nouvel ordre politique passe par une « guerre de la mémoire » qui remet en cause la Résistance et l’antifascisme au nom d’une mémoire réconciliée, fondée sur le néopatriotisme et l’antitotalitarisme. L’article examine en dernier lieu les réactions du milieu politico-culturel antifasciste, de la mobilisation antagoniste au dialogue, et au compromis avec la droite au nom d’une mémoire commune. Une attention particulière est accordée au rôle joué par les présidents de la République (Carlo Azeglio Ciampi, Giorgio Napolitano, Sergio Mattarella) et à la signification du nouveau calendrier civil, inauguré par l’introduction de la Journée du souvenir de la Shoah en 2000.Pubblicazioni consigliate
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